Sur la Place de Brouckère, caché derrière la façade banalisée de l'UGC, subsiste depuis 80 ans un petit lopin de forêt vierge.
Rappelons les faits : en 1933, l'architecte Marcel Chabot, associé dans cette aventure au décorateur Rodriguez, transforme le Cinéma Des Princes, qui faisait grise mine avec ses 360 places, en un majestueux Eldorado, aux 2700 fauteuils.
A l'extérieur, une porte gigantesque, ouverte sur le trottoir comme la gueule d'un hippopotame, happe le passant pour l'engloutir vers les contrées inconnues, troublantes et merveilleuses de l'Eldorado.
Mais le morceau de bravoure de ce palace exotique est dans la salle, réalisé par les sculpteurs Wolf et Van Neste. Inspirés, semble-t-il, par la façade monumentale du Musée des Colonies de Paris, Porte de Vincennes, ils signent les bas-reliefs d'une magnifique pièce de jungle Art Déco, version murale et condensée du Congo Belge de Leopold II, avec éléphants, négresses à plateau, guerriers farouches, gazelles, pirogues et feuilles de palmiers qui courent au plafond sous un soleil équatorial.
Bardaf, arrivent les années septante. L'or de l'Eldorado a vécu. Les recettes chutent comme à Boyoma. En 1974, va-t-on raser la jungle de Brouckère ? Bula Matari ? Non pas tout à fait, mais l'élaguer gravement. La salle est coupée en deux, les bas-reliefs en font les frais et sont tronqués en partie basse. Amputés, les éléphants, cul-de-jattés, les guerriers.
Et les spectateurs venus en 2012 regarder Alvin et les Chipmunks batifoler à l'écran en mâchant leur pop corn de découvrir ce vestige de féerie coloniale, 45 ans après Le Dernier Train Du Katanga.
Rappelons les faits : en 1933, l'architecte Marcel Chabot, associé dans cette aventure au décorateur Rodriguez, transforme le Cinéma Des Princes, qui faisait grise mine avec ses 360 places, en un majestueux Eldorado, aux 2700 fauteuils.
A l'extérieur, une porte gigantesque, ouverte sur le trottoir comme la gueule d'un hippopotame, happe le passant pour l'engloutir vers les contrées inconnues, troublantes et merveilleuses de l'Eldorado.
Mais le morceau de bravoure de ce palace exotique est dans la salle, réalisé par les sculpteurs Wolf et Van Neste. Inspirés, semble-t-il, par la façade monumentale du Musée des Colonies de Paris, Porte de Vincennes, ils signent les bas-reliefs d'une magnifique pièce de jungle Art Déco, version murale et condensée du Congo Belge de Leopold II, avec éléphants, négresses à plateau, guerriers farouches, gazelles, pirogues et feuilles de palmiers qui courent au plafond sous un soleil équatorial.
Bardaf, arrivent les années septante. L'or de l'Eldorado a vécu. Les recettes chutent comme à Boyoma. En 1974, va-t-on raser la jungle de Brouckère ? Bula Matari ? Non pas tout à fait, mais l'élaguer gravement. La salle est coupée en deux, les bas-reliefs en font les frais et sont tronqués en partie basse. Amputés, les éléphants, cul-de-jattés, les guerriers.
Et les spectateurs venus en 2012 regarder Alvin et les Chipmunks batifoler à l'écran en mâchant leur pop corn de découvrir ce vestige de féerie coloniale, 45 ans après Le Dernier Train Du Katanga.
Place De Brouckère 38 - 1000 Bruxelles
Liens :
www.memoire60-70.be
bruxelles5 Photography
Les cinémas de Bruxelles
Très bien ce petit blog. Voilà un blog comme je les aime. Pourquoi ne suis-je pas tombée sur vous plus tôt. En tout cas continuez parce que c'est exactement les infos et le style d'articles que j'aime. En plus c'est joli et on voit que vous y mettez le coeur ! Bravo. deco bapteme
RépondreSupprimerMerci, deco bapteme. Du cœur, des buildings, et de l'info. Tel est notre boulot.
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