jeudi 24 octobre 2013

LES VITRAUX DE WOLUWE

A Bruxelles comme en France, les églises se vident. Outre le bouleversement culturel et spirituel qu'elle représente dans un pays depuis toujours marqué par le catholicisme, cette désertification prive le public de la visite d'édifices souvent très étonnants. Qui connaît, par exemple, les vitraux de Notre-Dame, à Woluwé St Pierre ?

Construite au milieu des années 60, d'après un projet daté de 1958, l'église surprend d'abord par sa forme originale et sa structure apparente, en escalier. A l'origine, une énorme toiture pyramidale était prévue, mais l'histoire raconte que la gaffe d'un ingénieur obligea les architectes René Aerts et Paul Ramon à modifier leurs plans. Faut-il voir une intervention divine dans cette erreur de calcul ? En tout cas, le résultat est à mon avis beaucoup plus réussi.

Certes, les antennes de gsm fixées sur le toit sont un peu déplacées, mais les fidèles partis, il faut bien payer les factures, alors Dieu et Belgacom, même combat.
On éteindra quand même son téléphone pour visiter Notre-Dame. Et là, révélation, on découvre que les murs sont en fait d'immenses vitraux, contrastant avec l'esthétique monochrome et orthogonale des façades extérieures. Le principe n'est pas nouveau : séparer mur et structure, remplacer les parois par la lumière des vitraux, c'était aussi le langage du gothique, qu'on retrouve notamment dans la Sainte Chapelle de Paris. Mais son interprétation, qu'on pourrait presque qualifier de Mondrian psychédélique, est très moderne.

Dans un coin, cette signature :
Pierre Majerus
Maître verrier : Meester Glasenier
Bruxelles
1975-1976

Notre-Dame
Rue de l'Eglise
1150 Woluwé St Pierre


Liens :
Inventaire du patrimoine
Pierre Majerus 

jeudi 12 septembre 2013

PALAIS DE LA FOLLE CHANSON

Paris à sa place de l'Etoile, Bruxelles son rond-point. Ici, pas d'arc de triomphe, mais un palais : le Palais de la Folle Chanson.

Mais d'abord, quel est ce refrain insensé, cet air dément, cette ballade foutraque ? Outre qu'il s'agit d'une des 7 avenues qui convergent vers l'étoile, la Folle Chanson était une statue de Jef Lambeaux, sculpteur qu'on ne disait pas encore - comme aujourd'hui - sulfureux, mais qui se fit remarquer par des œuvres jugées licencieuses. Le bas relief Les Passions Humaines, parc du Cinquantenaire, fit scandale en 1899, et reste encore un peu maudit. A l'Etoile, c'était une nymphe dévêtue, qui chantait un air olé olé en s'accompagnant aux castagnettes. Diable. Hélas la statue n'est plus là, reste le Palais.

C'est l'architecte Antoine Courtens qui met en musique cet ensemble d'appartements de luxe en 1928. Au centre, sur l'angle, une coupole, qui n'est pas sans rappeler un observatoire astronomique, d'où rayonnent 7 branches, autant que d'avenues. Au RDC, un hall circulaire, posé sur quelques marches, à l'enseigne de la Folle Chanson. A l'intérieur, la rampe d'escalier enroule ses volutes art-deco sur des portées métalliques.

Il y a un petit côté phalanstère dans ce palais, qui n'est pas seulement un empilement de logements, mais qui offre aussi à ses copropriétaires des espaces communs, notamment la terrasse du dernier étage, tel Le Corbusier lui-même.

2 Bd Général Jacques 1050 Ixelles

Lien : www.irismonument.be
 

vendredi 19 juillet 2013

RADIO-SONOR

Hantait-elle la rue Blaes ou la rue Haute, cette étrange boutique Radio-Sonor (C'est de la joie qui sort), photographiée à la fin des années 80 ? Dans un style sixties / coiffeur africain, une image en or, et un cuisiner acrobate, installant nonchalamment une antenne de télé sur le toit d'une boulangerie, à la stupéfaction des services de secours.

mardi 2 juillet 2013

CDH

Politiquement, je ne sais pas ce que vaut le CDH (Centre Démocrate Humaniste), mais architecturalement, je vote pour. En 2006, le parti de Joëlle Milquet - actuelle ministre de l'intérieur du gouvernement fédéral - a relooké son siège dans un style pop seventies, façon design vintage chez Roche & Bobois. A portée de mégaphone de la sinistre rue de la Loi, cet empilement cathodique de 228 (12 x 19) écrans de télés oranges, avec speakerine (ou speaker) dessiné à l'antenne, éclaire le quartier.
Le site du CDH donne comme créateur de ce programme inédit Jean-Luc Wallraff. Mais y avait-il aussi un architecte au générique ? Je ne sais.


41 rue des Deux Églises 1000 Bruxelles


Lien :
www.lecdh.be

mercredi 15 mai 2013

BRUXELLES PAS BELLE ?

Paru le 15 mai dans Libération, un article signé Jean Quatremer a fait trembler le monde politico-médiatique bruxellois sur ses bases. Il est vrai que le papier ne fait pas dans la dentelle. Mais s'il frappe fort, il frappe aussi juste, et dresse un portrait sans concession de l'urbanisme de la capitale, qualifié de "n’importe quoi", notamment en ce qui concerne le trafic automobile. Mais il faut quand même préciser aussi que ce sombre tableau vaut pour le pentagone et ses tentacules de la rue de la Loi ou de l'avenue Louise. Pas pour le haut de St Gilles, Uccle ou - entre autres -Ixelles, qui restent pour moi des petits paradis urbains, et des merveilles d'architecture.

Coulisses de Bruxelles