lundi 24 septembre 2012

PALAIS DES EXPOS
























Sur le plateau du Heysel, il n'y a pas que le stade de sinistre mémoire et les boules scintillantes de l'Atomium, il y a aussi le Palais des Expositions, connu également sous les noms de Grand Palais, ou Palais du Centenaire.
Car c'est pour marquer le coup du centenaire de la Belgique, en 1930, qu'est prévue une exposition universelle sur ce vaste plateau au nord de Bruxelles. Des raisons diverses font déraper le planning et c'est finalement en 1935 que le roi Léopold III inaugure l'Expo. Le Grand Palais en est l'élément principal, réalisé par l'architecte Joseph Van Neck, associé à l'ingénieur Louis Baes et l'entreprise ENGEMA. Un bâtiment en gradins monumental, voire autoritaire, un peu fascisant, du genre qui ne devait pas déplaire à Léon Degrelle, mais avec un petit côté Art-deco pas vilain.

Perchées en haut de la façade, quatre statues triomphantes symbolisent les moyens de transports. Quatorze autres statues, alignées au rez-de-chaussée comme à la parade, représentent la Belgique, ses activités industrielles et agricoles et ses différents corps de métiers...

Ca, c'était donc le boulot de Joseph Van Neck. A l'intérieur, changement de boss, c'est Louis Baes qui s'y colle et réalise une immense nef en béton armé, constituée d'arcs de 86 m de portée et 31 de haut. Là, on n'est plus dans le monumental, mais le technique, le fonctionnel, l'efficace. Une architecture de hangar à Zeppelins. Ou plutôt de gare, car Victor Bourgeois est chargé de l'aménager en Gare Modèle. Au fond de la nef clignote une immense carte lumineuse de la Belgique. Une loco en vitrail domine l'entrée.

Après quelques années de chômage, le Palais reprendra du service pour l'Expo 58, avec une nouvelle façade provisoire et parabolique constellée d'étoiles.

Aujourd'hui, le Palais est toujours là, dans la perspective du jeu de boules de l'Atomium. On y organise des salons, celui de l'Auto ou celui de la Maison (Batibouw). Si la façade a toujours de la gueule, l'intérieur est un peu tristoune. Le vitrail d'entrée a disparu et toutes les fenêtres, ou presque, ont été occultées. Il paraît que les exposants préfèrent présenter leur brol dans le noir.

Dehors, autour du plan d'eau où se mire le Palais, batifole désormais une adorable flopée de petits lapins.

mardi 11 septembre 2012

UNE NUIT AU MIRANO

Au métro Madou, à l'ombre de la tour du même nom, s'ouvre la Chaussée de Louvain. Une rue commerçante, populeuse, assez mal foutue, qui descend vers l'église de St Josse, avant de s'enfuir au loin vers le nord-est, vers Louvain, justement. Mais dans cette chaussée, il n'y a pas que des kébabs et des boutiques Dod, il y a aussi Le Marignan, le Mirano, et la Maison Hayoit. Sous une façade grandiose datée de 1927, Hayoit, toujours en piste, fait du linge de maison. Juste un peu plus haut, deux ex-cinémas encadrent la rue : Le Marignan et le Mirano. Le premier est en travaux. Quid de l'intérieur ? Je ne sais. Le Mirano, lui, a toujours belle gueule, avec son enseigne ailée délicatement posée sur un auvent monumental, entre Club Cocoon et Snack Istambul. Le tout date de 1951, signé René Ajoux, architecte. En 1978, rideau, le cinoche dépose les armes. Mais coup de bol, la salle devenue discothèque sous le nom de Mirano Continental, conserve la déco d'origine. Désormais, le nightclubber peut donc s'y trémousser frénétiquement sur le dancefloor, tout en admirant une élégante architecture vintage fifties.
A noter dans le programme, mercredi 9 septembre au Century (toujours Chaussée de Louvain), Sambo Contre Les Hommes Léopards, starring Rita Klein, inoubliable dans Maciste Vengeur Du Dieu Maya.

Chaussée de Louvain 38, 1210 Saint-Josse

Liens :
www.irismonument.be
www.memoire60-70.be
Cinémas de Bruxelles - Isabel Biver

samedi 1 septembre 2012

HOTEL DES ARTISTES

Fraîchement débarqué Gare du Nord, le touriste venu passer quelques jours dans la capitale du petit royaume peut, en quelques rapides enjambées, rejoindre un petit hôtel art-deco miraculeusement préservé dans ce quartier sinistré par des décennies de bruxellisation : le Siru, ex Art-Hôtel, ex Nord Hôtel. C'est Marcel Chabot, architecte qu'on a déjà croisé ici dans le chapitre consacré au cinéma Eldorado, qui signe ce petit établissement en 1931. Comment ce petit édicule, pris en sandwich entre le colossal Sheraton et la tour de feu la banque Dexia, a pu échapper à la voracité des bulldozers, je l'ignore. Mais dans les années nonante, ses cent et quelques chambres ont toutes été décorées individuellement par un artiste différent, ce qui nous donne une sorte de musée hôtelier, ou d'hôtel artistique. Et notre touriste amateur d'art de contempler depuis sa fenêtre la grue au chômage du chantier toujours en panne de la Place Rogier, et les façades des hôtels Palace et Hilton, autres immeubles art-déco signés Antoine Pompe Michel Polak.

Rue des Croisades 2-4, 1030 Saint-Josse-Ten-Noode

LIENS :
Wikipedia / Marcel Chabot
www.irismonument.be
Hôtel Siru